Bien que peu important en volume, le fonds de la chambre des métiers apporte des informations intéressantes pour l’histoire de l’artisanat et de l’industrie dans le département pendant la seconde guerre mondiale. Les documents relatifs à l’administration générale (budgets, correspondance) attestent que cet organisme consulaire a fonctionné dès sa création malgré les circonstances particulières de l’occupation allemande.
Les artisans devaient s’inscrire au registre des métiers afin d’obtenir...
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Bien que peu important en volume, le fonds de la chambre des métiers apporte des informations intéressantes pour l’histoire de l’artisanat et de l’industrie dans le département pendant la seconde guerre mondiale. Les documents relatifs à l’administration générale (budgets, correspondance) attestent que cet organisme consulaire a fonctionné dès sa création malgré les circonstances particulières de l’occupation allemande.
Les artisans devaient s’inscrire au registre des métiers afin d’obtenir une immatriculation. Ces registres, qui précisent par métier et par commune l’état civil et l’adresse des artisans, permettent de faire une cartographie des créations d’ateliers artisanaux et d’en étudier la corrélation avec les événements liés à la guerre et à l’Occupation. Les statistiques constituent un complément intéressant à ces registres. En effet, les états numériques des métiers complétés par le nombre de travailleurs répartis par statut (maîtres-artisans, apprentis, compagnons) permettent de mettre en évidence les secteurs artisanaux ou industriels ayant souffert ou profité du contexte de guerre.
La chambre des métiers émet également des avis motivés sur l’opportunité de créer ou de transférer des ateliers artisanaux. L’étude de ces motifs permet de souligner qu’en supplément des refus ou accords traditionnels liés aux conditions de formation ou de capacité professionnelle, des avis sont prononcés en fonction du contexte particulier de la guerre : la destruction d’ateliers, le maintien en captivité de nombreux artisans favorisèrent la création de nouvelles entreprises. De plus, pour combler la pénurie de produits artisanaux et pour absorber une main-d’œuvre au chômage, des avis favorables furent émis pour la création ou le transfert d’ateliers au bénéfice de réfugiés. En revanche, pour éviter un excédent d’ateliers après le retour des prisonniers, certains d’entre eux furent fermés à la fin des hostilités.