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À l’extrémité sud de la presqu’île de Quiberon, sur la commune du même nom, la pointe de Beg er Vil comprend un site préhistorique majeur daté de la période Mésolithique. Le site préhistorique est installé au fond d’une petite crique sur le flanc occidental de cette pointe rocheuse.
L’habitat mésolithique se manifeste par un niveau coquillier très bien préservé. Ce site, découvert par G. Bernier, a fait l’objet d’une fouille par O. Kayser de 1985 à 1988 qui a mis en lumière l’importance de cette occupation de la fin du 7e millénaire avant notre ère. Ce site de référence représente un témoin unique des modes de vie des chasseurs-cueilleurs maritimes de la France atlantique. Sa détérioration rapide, du fait de l’érosion marine et anthropique a conduit G. Marchand à mettre en place une fouille programmée du site de 2012 à 2018 qui a permis de documenter plus précisément cet habitat exceptionnel.
Les analyses paléo-environnementales, archéozoologiques et technologiques menées permettent de caractériser le fonctionnement de cet habitat littoral.
Les découvertes réalisées permettent de proposer la présence de deux structures d’habitats circulaires distinctes associées à de multiples foyers, et d’une large zone de dépotoir démontrant le large spectre alimentaire de ces populations dont l’économie maritime devait s’appuyer sur la navigation. Avec ses bitroncatures symétriques (pointes de flèches) et ses couteaux à dos, l’assemblage lithique permet de définir un faciès original du début du Téviecien, ensemble qui correspond au second Mésolithique armoricain dont les sites morbihannais plus récents, de Hoëdic et de Téviec, constituent les références incontournables.
Une opération de sondages menée à Quiberon, en janvier 2014 par le service départemental d’archéologie du Morbihan a confirmé la préservation d’un tertre funéraire dont l’état initial est attribué au Néolithique moyen (4600-3800 avant notre ère).
Sur le point le plus haut du monument, un coffre funéraire a été mis au jour. Il contenait les restes d’un individu adulte en position secondaire. C’est-à-dire que le coffre n’est pas le lieu de dépose initial du défunt, mais que ses os ont été transférés ici après la décomposition du corps. Dans ce dépôt d’os manquaient ceux du bras gauche de l’individu.
A quelques mètres au nord, les os d’un bras gauche ont été découverts, vraisemblablement à l’endroit où le corps a été déposé et où il s’est décomposé. Les échantillons datés par le radiocarbone datent la mort de l’individu entre le VIIème et le IXème siècle de notre ère. Ainsi, à l’exception de ce bras et des petits os, le squelette a été déplacé pour être déposé dans le coffre funéraire, au sein d’un monument bien plus ancien. Si la réutilisation de monuments funéraires mégalithiques et la diversité des pratiques funéraires durant le haut Moyen Age sont aujourd’hui bien documentées (réutilisation de sépultures, manipulations de corps, prélèvement de pièces squelettiques), ce dépôt et ce bras appartenant à un même individu) restent peu communs et soulèvent de nombreuses questions.