« Les ressources du fonds du chapitre, ainsi que le constatait déjà l'archiviste Estienne, sont précieuses, non seulement pour l'étude des fonctions canoniales, mais d'une manière générale pour l'histoire religieuse du diocèse ; car le chapitre, surtout à l'origine, n'était pas seulement une...
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« Les ressources du fonds du chapitre, ainsi que le constatait déjà l'archiviste Estienne, sont précieuses, non seulement pour l'étude des fonctions canoniales, mais d'une manière générale pour l'histoire religieuse du diocèse ; car le chapitre, surtout à l'origine, n'était pas seulement une réunion de prébendés chargés de réciter l'office divin, mais plutôt le véritable conseil de l'évêque, ayant droit de contrôle sur certaines décisions du prélat. Ce pouvoir, limité en théorie, s'exerça encore au XVIe et au début du XVIIe siècle, lors des nombreuses vacances des sièges épiscopaux ou par suite des absences trop longues et trop fréquentes des évêques. Les décisions capitulaires intéressent donc parfois la vie même du diocèse.
Le chapitre est, d'autre part, une puissance temporelle. À Vannes les prébendes sont riches. Quant au fief, il s'étend à toute la partie Ouest de la ville, c'est-à-dire à la paroisse Saint-Salomon ; deux annexes en dépendent : l'une à Grand-Champ ; acquise au XVIIe siècle de la famille Le Sénéchal, l'autre à Plouvara, en plein cœur des Côtes-du-Nord [Côtes-d'Armor], formant seigneurie avec droit de justice, cadeaux très honorifique du duc Jean V.
D'autres sources de revenu proviennent de rentes constituées, de salines et moulins, de dîmes rattachées à la mense capitulaire, et surtout de nombreux devoirs imposés aux paroisses, parmi lesquels figure le droit d'annate perçu à la mort ou au départ de chaque recteur ou titulaire.
À ces richesses correspond une lourde charge : l'entretien de la cathédrale. Cet édifice fut en grande partie reconstruit aux XVe et XVIe siècles, et les comptes de fabrique, ainsi que ceux des receveurs du chapitre, mentionnent les travaux exécutés à cette époque. Le XVIIIe siècle a jeté bas impitoyablement l'ancien choeur roman, mais les chanoines eurent l'heureuse idée de conserver dans leurs dossiers le plan et l'élévation de ce vieil édifice (voir la liasse 73 G 2). », Pierre Thomas-Lacroix, « Introduction », in Inventaire sommaire...(fonds du chapitre), p. vi.